
Conte de Lilian Moore (nom de plume, Sara Asheron ; 17 mars 1909 – 20 juillet 2004)..Traduction d’O. Obraztsova, 1966.
La petite Raton était petite, mais courageuse. Un jour, Maman Raton a dit :
— Ce soir, la lune sera pleine et lumineuse. Petit Raton, peux-tu aller seul au ruisseau rapide et rapporter des écrevisses pour le dîner ?
— Eh bien, bien sûr, — répondit Petit Raton. — Je vais vous attraper des écrevisses que vous n’avez jamais mangées.
Le petit Raton était petit, mais courageux.
La lune s’est levée la nuit, grande et lumineuse.
— Il est temps, Petit Raton, — dit maman. — Va, jusqu’à ce que tu arrives à l’étang. Tu verras un grand arbre qui enjambe l’étang. Traverse-le pour aller de l’autre côté. C’est l’endroit idéal pour attraper des écrevisses.
À la lumière de la lune, Petit Raton a pris son chemin.
Il était si heureux ! Si fier !
Voici à quoi il ressemble —
Je suis allé dans la forêt.
Tout seul,
Pour la première fois de ma vie !
D’abord, il marchait lentement,
Puis un peu plus vite,
Et ensuite, en sautillant.
Bientôt, Petit Raton a pénétré dans une forêt dense et épaisse.
Là-bas, le Vieux Porc-épic se reposait.
Il a été très surpris de voir que Petit Raton se promenait dans la forêt sans sa maman.
— Où vas-tu tout seul ? — demanda le Vieux Porc-épic.
— Vers le ruisseau rapide ! — répondit fièrement Petit Raton. — Je vais attraper des écrevisses pour le dîner.
— N’as-tu pas peur, Petit Raton ? — demanda le Vieux Porc-épic. — Tu sais bien que tu n’as pas ce que j’ai, — des piquants aussi longs et aigus.
— Je n’ai pas peur ! — répondit Petit Raton : il était petit, mais courageux.
Le petit raton laveur continua son chemin sous la lumière de la pleine lune.
D’abord, il marchait lentement.
Puis un peu plus vite,
Et ensuite, en sautillant.
Bientôt, il arriva sur une petite pelouse verte. Là, il trouva Grand Skunk. Celui-ci s’étonna également de voir Petit Raton laveur se promener dans la forêt sans sa maman.
— Où vas-tu tout seul ? — demanda le Grand Skunk.
— Vers le ruisseau rapide ! — répondit fièrement Petit Raton. — Je vais attraper des écrevisses pour le dîner.
— N’as-tu pas peur, Petit Raton ? — demanda Grand Skunk. — Tu sais bien que tu n’as pas ce que j’ai : je pulvérise un liquide avec une odeur désagréable, et tout le monde s’enfuit.
— Je n’ai pas peur ! — dit Petit Raton et continua d’avancer.
Non loin de l’étang, il a vu le Gros Lapin.
Le Gros Lapin dormait. Il ouvrit un œil et se leva d’un bond.
— Oh, tu m’as fait peur ! — dit-il. — Où vas-tu tout seul, Petit Raton ?
— Je vais au ruisseau rapide ! — dit fièrement Petit Raton. — C’est de l’autre côté de l’étang.
— Oh-oh! — dit le Gros Lapin. — Et tu n’as pas peur de Lui ?
— De qui devrais-je avoir peur ? — demanda Petit Raton.
— De celui qui est assis dans l’étang, — dit le Gros Lapin. — J’ai peur de lui !
— Eh bien, moi, je n’ai pas peur ! — dit Petit Raton et continua son chemin.
Et enfin, Petit Raton a vu un grand arbre qui était jeté au-dessus de l’étang.
— Ici, je dois traverser, — se dit Petit Raton. — Et là, de l’autre côté, je vais attraper des écrevisses.
Le petit raton laveur a commencé à traverser l’arbre pour rejoindre l’autre côté de l’étang.
Il était courageux, mais pourquoi a-t-il seulement rencontré ce Gros Lapin !
Il ne voulait pas penser à Tom, qui était assis dans l’étang, mais il ne pouvait rien y faire.
Il s’est arrêté et a regardé à l’intérieur.
Quelqu’un était assis dans l’étang !
C’était lui ! Il était assis là et regardait le Raton laveur à la lumière de la lune. Le petit Raton laveur n’a pas laissé transparaître qu’il avait peur.
Il a fait une grimace.
Celui dans l’étang a aussi fait une grimace.
Quelle tête c’était !
Petit Raton a fait demi-tour et s’est mis à courir à toute vitesse. Il a filé si rapidement devant Gros Lapin que celui-ci a de nouveau eu peur. Et voilà qu’il courait, courait sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’il aperçoive Grand Skunk.
— Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? — demanda le Grand Skunk.
— Là, dans l’étang, il y a Quelqu’un de très très grand ! — s’écria Petit Raton. — Je ne peux pas passer !
— Tu veux que j’aille avec toi et que je le chasse ? — demanda le Grand Skunk.
— Oh, non, non ! — répondit Petit Raton avec empressement. — Vous ne devez pas faire ça !
— Eh bien, d’accord, — dit le Grand Skunk. — Alors prends une pierre avec toi. Juste pour lui montrer que tu as une pierre.
Le petit raton laveur voulait ramener des écrevisses à la maison. Alors, il a pris une pierre et est retourné au étang.
— Peut-être qu’Il est déjà parti ! — dit Petit Raton Laveur à lui-même. — Non, Il n’est pas parti !
Il était assis dans l’étang.
La petite Raton laveur n’a pas laissé paraître qu’elle avait peur.
Il a levé la pierre haut.
Celui qui était assis dans l’étang a aussi levé la pierre haut.
Oh, quel gros caillou c’était !
Le petit Raton était courageux, mais il était petit. Il courut de toutes ses forces. Il courut, courut sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’il aperçoive le Vieux Porc-épic.
— Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? — demanda le Vieux Porc-épic.
Le petit raton laveur lui a parlé de celui qui est assis dans l’étang.
— Il avait aussi une pierre ! — dit Petit Raton. — Une très, très grosse pierre.
— Eh bien, prends un bâton avec toi, — dit le Vieux Porc-épic, — reviens et montre-lui que tu as un gros bâton.
Le petit raton laveur voulait ramener des écrevisses à la maison. Alors, il a pris un bâton et est retourné au étang.
— Peut-être qu’il a eu le temps de partir, se dit Petit Renard.
Non, il n’est pas parti !
Il était toujours assis dans l’étang.
Le petit raton laveur n’a pas attendu. Il a levé son gros bâton et l’a brandi en le menaçant.
Mais Togo, dans l’étang, avait aussi un bâton. Un très grand bâton ! Et il a menacé Petit Raton avec ce bâton.
Petit Raton a laissé tomber son bâton et s’est mis à courir.
Il courait, courait.
Près du Lapin Gros,
Près du Grand Skunk,
Près du Vieux Porc-épic
Sans s’arrêter, jusqu’à la maison.
Le petit raton laveur a tout raconté à sa maman sur celui qui est assis dans l’étang.
— Oh, maman, — dit-il, — j’avais tellement envie d’aller seul chercher des écrevisses ! J’avais tellement envie de les ramener pour le dîner à la maison !
— Et tu le rapporteras ! — dit Maman Raton. — Voilà ce que je vais te dire, Petit Raton. Retourne en arrière, mais cette fois…
Ne fais pas la moue,
Ne prends pas de pierre avec toi,
Ne prends pas de bâtons avec toi !
— Que dois-je faire ? — demanda Petit Raton.
— Il suffit de sourire ! — dit Maman Raton. — Va et souris à celui qui est assis dans l’étang.
— Et rien d’autre ? — demanda Petit Raton. — Tu es sûre ?
— C’est tout, dit maman. — Je suis sûre.
Le petit raton laveur était courageux, et sa maman en était convaincue.
Et il est retourné au étang.
— Peut-être qu’il est enfin parti ! — dit Petit Rat à lui-même.
Non, je ne suis pas parti !
Il était toujours assis dans l’étang.
Le petit raton laveur s’est forcé à s’arrêter.
Puis il s’est forcé à jeter un coup d’œil dans l’eau.
Puis il se força à sourire à celui qui était assis dans l’étang.
Et celui qui était assis dans l’étang sourit en retour !
Le petit raton laveur était si heureux qu’il s’est mis à rire. Il lui a semblé que celui qui était assis dans l’étang riait exactement comme le font les ratons laveurs quand ils s’amusent.
— Il veut être mon ami ! — se dit Petit Raton. — Et maintenant, je peux traverser de l’autre côté.
Et il a couru le long de l’arbre.
Là, au bord du ruisseau rapide, Petit Raton a commencé à attraper des écrevisses.
Bientôt, il avait ramassé autant de crabes qu’il pouvait porter.
Il a couru en arrière le long de l’arbre à travers l’étang.
Cette fois, Petit Raton a fait un signe de la main à Tom, qui était assis dans l’étang.
Et Tôt lui fit un signe de la main en retour.
Le petit raton laveur courait chez lui à toute vitesse, tenant fermement ses écrevisses.
Oui ! Ni lui ni sa maman n’avaient jamais mangé de si délicieux écrevisses. C’est ce qu’a dit Maman Raton.
— Je peux maintenant y aller tout seul, quand tu veux ! — dit Petit Raton. — Je n’ai plus peur de Celui qui est dans l’étang.
— Je sais, — dit Maman Raton.
— Il n’est pas si mauvais, celui qui est dans l’étang ! — dit Petit Raton.
— Je sais, — dit Maman Raton. Le petit Raton regarda sa maman.
— Dis-moi, — dit-il. — Qui est-ce qui est assis dans l’étang ?
Maman Raton a ri.
Et puis elle lui a dit… Que penses-tu que sa mère lui a dit ?