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Sous le terme de transparence mutuelle, on entend l’état dans lequel
- Le droit de collecter des informations sur d’autres personnes, des phénomènes, des événements et des connaissances appartient à chaque individu, et non à une élite au pouvoir.
- Non seulement cela, mais plus une personne a de pouvoirs, plus son comportement est transparent pour les autres, et non l’inverse.
- Le droit est mis en œuvre de manière à ce que chaque personne puisse savoir qui s’est intéressé à ses informations.
- L’activité même d’une personne dans la recherche et l’utilisation d’informations est également accessible à ceux qui souhaitent s’intéresser à cette personne.
- Il est impossible de falsifier l’historique des enregistrements. La blockchain et le stockage distribué sont là pour aider.
Un tel système permet
a) exister une morale de la « vie privée contractuelle », où il serait tout simplement impoli de s’immiscer dans les affaires de son voisin sans son autorisation et sans raison — le voisin pourra toujours te demander directement « qu’est-ce qui t’a pris ? Demande-moi, je te le dirai ».
b) rendre les producteurs de produits, ainsi que les personnalités importantes et publiques, aussi transparents que possible, lorsque des personnes totalement étrangères s’intéressent à eux, simplement dans le but de comprendre s’il faut faire confiance à une personne ou à une entreprise ou non ;
b) établir une asymétrie de transparence qui ait une direction opposée à celle qui existe actuellement. Actuellement, plus tu as d’influence sur les autres, plus tu détiens d’informations par rapport à ceux qui sont influencés. Avec une transparence mutuelle, ce sera l’inverse. Plus tu es en position élevée, plus tu es visible pour les autres. Cela conduira à un « aplatissement » du monde.
Il semble que la transparence mutuelle anéantisse complètement la vie privée. Cependant, c’est justement cette transparence mutuelle qui permet aux gens d’identifier les violations de la vie privée et de tenir les responsables pour compte. Plus de détails. ).
Il va de soi que la transparence mutuelle ne doit pas être inconditionnelle. D’une manière ou d’une autre, les gens sont sujets à la passion et aux vices, et il est très désagréable, par exemple, qu’un amoureux ou un jaloux, dépourvu de réciprocité, poursuive sa bien-aimée sans enfreindre les limites des coutumes ou des normes juridiques. Ainsi, il existera une demande, tout comme une mise en œuvre des interdictions (bans) sur le suivi des informations personnelles.
Puisque le sujet de la sexualité est abordé, il serait intéressant d’imaginer le processus de rencontre entre des personnes de sexes opposés dans un contexte de transparence mutuelle. Par exemple, si une fille est intéressée par un garçon, va-t-elle explorer son « profil », montrant ainsi son intérêt (l’objet de son intérêt saura qui s’intéresse à lui) ou va-t-elle hésiter à le faire ? Aura-t-elle envie de faire appel à des intermédiaires et ces derniers voudront-ils l’aider dans ses recherches, sachant que la question des motivations de cette exploration restera de toute façon ouverte ?