Eh bien, nous avons des « révélations » choquantes dans WikiLeaks. Oui, elles n’intéressent personne, sauf quelques cercles diplomatiques restreints. Oui, il est possible que tout cela soit un coup monté et que la fuite ait été soigneusement planifiée, et qu’Assange soit devenu un instrument entre les mains de ceux qui divulguent. Oui, il est possible que ce soient les États-Unis eux-mêmes qui aient orchestré cela. En effet, dans presque toutes les informations divulguées, il n’y a rien de sérieux contre des personnes spécifiques aux États-Unis, mais il y a une multitude de choses désagréables concernant des gens à travers le monde. Oui, maintenant, une nouvelle arme de la lutte politique est apparue et de telles fuites se reproduiront de plus en plus souvent. Très probablement, elles seront vraies. Par endroits, elles seront des provocations. Très probablement, elles seront des manipulations.
Mais le plus important est ailleurs. Le plus important est que désormais le label « secret » ou « pour usage interne » ne signifie plus ce qu’il signifiait auparavant. Auparavant, il signifiait « ne pas publier », tandis qu’aujourd’hui, il signifie « publication à prévoir ». Autrement dit, toute information secrète est désormais analysée à l’avance en fonction des conséquences que sa publication pourrait engendrer. Les responsables de la confidentialité sont déjà en train d’évaluer les risques et prennent dès à présent des mesures pour atténuer les conséquences de ces risques.
Et demain, le label « secret » perdra complètement son sens, car face à toute éventuelle révélation, les efforts seront dirigés non pas vers la dissimulation, mais vers l’élimination des conséquences d’une possible divulgation future. La paradigme de la gestion du secret évolue. Après cela, la crainte liée au secret disparaîtra : « Publiez, avec plaisir ! ».
Et tout ce qui est caché devient manifeste. Évangile selon Marc, chap. 4 , vers 22