Souvent, voire presque toujours, les gens ont tendance à lutter contre ce qui est déjà arrivé. Or, cela ne peut pas être vaincu. Si quelque chose se produit qui ne nous plaît pas, la pire chose que nous puissions faire est d’essayer de lutter contre cela.
Si les ventes sont inférieures aux attentes, il n’est pas utile de se battre pour les ventes. Il est préférable de réfléchir aux raisons de cette baisse et de prendre des mesures pour les augmenter. Si un employé arrive en retard au travail, jouer avec des explications, des réprimandes, des blâmes ou des suppressions de primes ne fait que lutter contre un fait déjà établi. Au lieu de cela, il serait préférable de réfléchir aux raisons de son retard et à ce qu’il est possible de faire pour qu’il ne soit plus en retard à l’avenir. Si nous avons une équipe désunie, alors toutes les activités de team building, la rédaction de « missions » de l’entreprise, et la propagande interne ne pourront pas fondamentalement changer la situation, car celle-ci est déjà établie. Et alors, la question se pose : « pourquoi cela est-il arrivé » et il faut travailler sur ce « pourquoi ». Si tu es en retard à une réunion importante et que tu ne peux plus y arriver à temps, il n’y a pas de sens à lutter contre le temps, à te précipiter et à t’inquiéter. Il n’est pas non plus utile d’attendre un miracle en pensant que tu peux arriver à 9h00 alors qu’il est déjà 8h45. Tu es déjà en retard. Il vaut mieux réfléchir à comment minimiser les conséquences de ce retard. Par exemple, tu peux appeler avant le début de la réunion pour expliquer que tu vois que tu ne pourras pas arriver à temps, plutôt que d’arriver essoufflé 20 minutes après le début en t’excusant pour les « embouteillages ». Si tu as fait une erreur, il ne sert à rien de lutter contre cela. La lutte consiste à cacher le fait de l’erreur aux autres, à éviter de telles situations pour soi-même, à se retourner sur son expérience malheureuse. Il suffit simplement, en prenant du recul, de comprendre en quoi consiste l’erreur, de l’admettre, d’en tirer une leçon, de se retourner et d’avancer. C’est comme ramer. Tu avances le dos à la cible, de temps en temps tu regardes la cible, tu réalises que tu es hors de cours et tu ajustes simplement tes rames, au lieu de faire semblant que tout va bien. Toute erreur et tout désagrément sont des éléments d’entrée pour le système de gestion. Ils apportent autant de négativité que l’information selon laquelle ton bateau dérive légèrement. C’est-à-dire, pas du tout. La correction constante du cap est l’essence même de la gestion. Et il faut corriger parce que des erreurs se produisent dans le travail, et les erreurs se produisent parce que tu travailles. Parce que tu rames. |