
SHIFU: But a peach cannot defeat Tai Lung!
OOGWAY: Maybe it can. If you are willing to guide it, to nurture it. To believe in it.
SHIFU: But how? How? I need your help, Master.
No, you just need to believe. Promise me, Shifu. Promise me you will believe.
SHIFU: I… I will try.
Kung Fu Panda
Vos subordonnés vous vendent constamment leur incapacité à faire quelque chose qu’ils n’ont pas encore fait, et vous, vous achetez cette incapacité. De plus, la plupart des dirigeants ne font absolument pas confiance à leurs subordonnés pour entreprendre quelque chose de nouveau, qui dépasse leurs responsabilités et compétences. Même lors des recrutements, on privilégie les personnes « avec expérience ». Pourtant, tout le monde répète le mantra selon lequel « il faut donner aux gens l’opportunité de grandir ». Mais comment le faire ? Peu de gens y réfléchissent et pensent que la croissance consiste uniquement à perfectionner les compétences existantes.
Nous entendons constamment, tant de la part de nos subordonnés que de nos proches, des phrases comme «Je ne sais pas faire ça», «Comment fait-on cela ?», «Je n’ai jamais fait ça» et ainsi de suite. Depuis l’école et l’université, nous constatons que la plupart des gens «ne savent jamais» et, par conséquent, copient les bons élèves ou font du copié-collé depuis Internet. Cependant, bon sang, il y a bien des gens qui avancent, n’est-ce pas ? Il y en a qui réussissent ?
Pourquoi cela se produit-il ? Parce que ni les gens ne croient en eux-mêmes, ni leurs dirigeants ne croient en eux. C’est une question de foi, et non de compétences. Toute compétence ne peut se développer que lorsque l’on s’engage dans l’activité pour laquelle cette compétence est nécessaire. Pour faire du vélo, il faut d’abord s’asseoir sur un vélo. Pour nager, il faut entrer dans l’eau. Pour apprendre à lire, il faut lire, et pour apprendre à écrire, il faut écrire. Nous croyons tous que nous sommes capables d’apprendre à lire et à écrire, mais nous refusons pourtant de croire que, par exemple, il est possible de commencer à organiser des réunions avec des clients et à réussir dans les négociations, même si vous ne l’avez jamais fait auparavant. Pourtant, savoir lire, écrire ou nager est plus complexe que simplement écouter et poser des questions. Et la recette du succès est de toute façon la même : pour savoir faire quelque chose, il faut commencer à le faire.
Encore une fois. Il faut croire en les gens et en l’humanité. C’est la foi qui est nécessaire dans ce cas. Si vous croyez que votre subordonné peut y arriver, il y parviendra. S’il essaie de vous vendre son impuissance, faites-le taire et guidez simplement sa pensée pour qu’il comprenne par lui-même par où commencer. Vous récolterez une méga récolte de motivation lorsque cette personne, à sa grande surprise, réussira une tâche qui semblait impensable. Et s’il n’y parvient pas, il percevra vos leçons et conseils avec un intérêt renouvelé.
Et en fait, réfléchissez, peut-être que vous serez…premierÊtes-vous la personne dans la vie de votre subordonné qui a cru en lui ? Donc, si vous voulez avoir une équipe qui prend plaisir à travailler et qui est fière de ses réalisations, confiez aux gens des tâches qu’ils n’ont pas encore réalisées, des choses qu’ils pensent ne pas savoir faire, des choses dont vous doutez également qu’ils puissent y parvenir. Confiez-leur ces tâches précisément parce qu’ils ne les ont pas encore faites. Croyez-moi, ils réussiront. Ils ne voudront pas vous décevoir.
C’est votre tâche de montrer à vos gens qu’ils sont des héros et dignes d’admiration, qu’ils peuvent faire plus que ce qu’ils attendent d’eux-mêmes. Bien sûr, on peut rêver de diriger une équipe de personnes parfaites. De plus, n’importe qui peut diriger une équipe parfaite. Ce n’est pas difficile et ce n’est pas un accomplissement. Mais des personnes parfaites… il n’y a pas Il n’y a pas de sens à aspirer à la perfection. Ce qui a du sens, c’est de trouver son rôle et sa destinée en tant que leader de votre équipe.
P.S. L’épigraphe présente un dialogue du dessin animé « Kung Fu Panda ». C’est le moment où Oogway dit à Shifu qu’il doit croire en la panda. Shifu, quant à lui, demande de l’aide à Oogway, car il trouve que c’est une tâche insurmontable d’enseigner le Kung Fu à une panda obèse. Oogway, en véritable maître, ne peut répondre que par l’exemple personnel et refuse d’aider Shifu, lui faisant confiance pour entraîner la panda par lui-même. Il démontre ainsi sa foi en son élève, au lieu de faire le difficile à sa place. On ne pourrait pas faire de la panda un Guerrier Dragon si Oogway ne croyait pas que la foi est une question clé. Et si la foi est une question clé, alors Oogway doit croire en son élève tout autant qu’il demande à son élève de croire, à son tour, en l’élève de son élève, plutôt que d’aider. C’est le même cercle vicieux. Pour nager, il faut nager.