Nous savons tous qu’il existe des problèmes. Un problème est quelque chose qui empêche de vivre et qui semble difficile à résoudre. S’il existe une solution, alors ce n’est pas un problème. Et s’il s’agit d’un problème, il n’y a pas de solution, ni pour vous, ni pour les autres autour de vous. Il n’y a pas d’expérience à ce sujet. Pourquoi ? Parce que toutes les solutions évidentes pour résoudre le problème n’ont pas fonctionné. Cela signifie une seule chose : il faut chercher la solution en dehors des méthodes évidentes. La solution la plus belle et la plus complète à tout problème est toujours contre-intuitive.
Feuilletez dans votre esprit des faits historiques et vous trouverez la confirmation de ces mots. Mais feuilletez bien, car pour nous, contemporains, les solutions contre-intuitives trouvées par nos ancêtres nous semblent déjà évidentes et rationnelles, ou nous ne nous souvenons même plus qu’un tel problème a jamais existé. Cela ne signifie pas qu’il faille toujours « faire le contraire » de ce qui semble juste, même si c’est souvent cela qui sera la solution. Cela signifie qu’en agissant de manière non évidente ou même en semblant déconnecté du problème, vous augmentez au moins vos chances de trouver une solution.
Il existe de nombreux problèmes dans la société qui, en réalité, sont des conséquences paradoxales des tentatives de les résoudre. La criminalité, les armes illégales, la propagation des drogues, les manipulations électorales, la lutte contre la corruption, la xénophobie et la discrimination, le déficit budgétaire et le chômage. Il y a des problèmes propres à chaque individu : le surpoids, les difficultés avec les enfants, les conflits au travail ou avec les voisins, le manque d’argent jusqu’à la paie, les habitudes nuisibles, l’insomnie et le stress, la sexualité. Il y a des problèmes d’échelle universelle : la mondialisation, la liberté individuelle, le changement climatique, la question de la « dernière frontière », la bureaucratie, la résistance au changement et aux nouvelles technologies, les régimes dictatoriaux, la singularité.
Pour certaines des problèmes mentionnés ci-dessus, des solutions contre-intuitives ont déjà été trouvées, mais elles ne sont pas acceptées simplement parce qu’elles « ne plaisent pas » ou qu’elles semblent « stupides et anormales » ou qu’elles sont « complètement contraires à nos aspirations » ou « tout simplement désagréables ». Pour d’autres problèmes, aucune solution n’a été trouvée, mais ils existent. Évidemment, elles ne sont pas évidentes – c’est dans l’inattendu qu’il faut chercher. Dans le paradoxal, dans ce qui semble idiot, dans ce qui est rejeté sur le plan émotionnel, dans ce qui sera tourné en dérision, et celui qui le proposera sera déclaré fou.
Et, aussi absurde et déraisonnable que cela puisse paraître, il faut se rappeler à chaque instant et le dire à tous autour de soi, en premier lieu à ses enfants : La solution la plus belle et complète à tout problème est toujours contre-intuitive.