
À 30 minutes en voiture de la ville, il y a un village. Il se trouve au bord de la rivière. Il n’y a pas de champs ni de jardins. Autour, il y a des buissons, des arbres et un barrage le long de la rivière. Une étroite route passe sous le barrage. Sur la pente du barrage, des moutons paissent. Tous sont blancs, propres et heureux. L’herbe est verte et juteuse. Les moutons profitent de la vie.
La maison où il faut remplacer le condensateur du climatiseur. Une vraie poupée russe, quoi. La maison est située le long de la rue. Elle est pratiquement composée de pièces juxtaposées, dont l’une des murs est en fait la clôture du terrain. Un mur en briques avec des tuiles au-dessus. Une partie de la maison a un étage, un grenier. Une autre partie est un bureau. Ensuite, il y a une véranda-salon, puis la cuisine, puis un autre salon, mais celui-ci n’a pas de cheminée, juste une télévision. De là, il y a des accès à la cave, à la chambre du bas et au grenier.
Depuis le salon avec cheminée, à travers les fenêtres du sol au plafond et les portes en verre, on peut voir la pelouse avec l’étang, qui se termine par des peupliers.
Les murs sont décorés de poèmes dans des cadres. Deux chats se promènent. Ils sont clairement de la même famille. L’un d’eux est très vieux, voit peu, a peur des bruits et se sent mal à l’aise en notre présence.
La maison, l’aménagement, la nature environnante, la pelouse avec l’étang, le petit pont et les peupliers, le silence — tout cela procure une sensation de confort si intense qu’on a envie de tout abandonner et de rester ici pour toujours.
Toit. Vue sur toute la beauté environnante, sur un grand oiseau coloré, mort depuis longtemps, et sur un climatiseur cassé. Parfois, on a l’impression que le seul son que l’on entend est celui de l’herbe mâchée par les mâchoires des moutons.
Mais il y a aussi des sons. Les moutons bêlent parfois. Les grenouilles coassent dans l’étang. Les oiseaux chantent. Les feuilles des peupliers bruissent. Un cycliste a traversé la digue. Oh, un avion. J’ai réalisé qu’il n’y avait pas du tout de bruit de voitures, et le son de l’avion était clairement une exception. J’ai pris une photo de la vue d’en haut.
Ils ont réparé. Quelques fois, ils couraient d’un côté à l’autre sur le toit pour éteindre et allumer le climatiseur. Je suis passé près d’un mouton, j’ai tendu la main. Elle s’est éloignée : « Je ne vous connais pas, monsieur ! » Je suis parti. Elle m’a suivi du regard : « Bêêê ». Et elle me regardait dans les yeux. Elle n’a pas compris si elle devait s’éloigner ou non.