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Tout le monde se souvient de la célèbre blague selon laquelle un troupeau de bisons court à la vitesse du bison le plus lent, donc il faut boire de l’alcool qui tue les cellules nerveuses faibles pour que les autres fonctionnent plus vite. Tout cela serait drôle si ce n’était pas si triste. Le problème du bison le plus lent est très proche de la gestion des personnes.
Pour commencer, il est important de comprendre pourquoi les bisons courent à cette vitesse. La réponse est simple : ils courent ainsi parce qu’il n’est pas utile d’aller plus vite. Un prédateur attrapera le plus faible et ne poursuivra pas les autres membres du troupeau. Et si un bison s’éloigne trop du plus faible, il y a des chances que le prédateur chasse un groupe plus important — le reste du troupeau — plutôt qu’un solitaire, perdu dans la prairie, à l’odeur faible et ne se distinguant pas par le bruit de ses sabots. C’est un exemple de comportement collectif stimulé par une motivation négative.
Et maintenant, regardons à quelle vitesse les poules courent quand on leur verse de la nourriture dans le mangeoire. Ce n’est certainement pas à la vitesse de la poule la plus lente, mais à plein régime. C’est un exemple d’un groupe stimulé par une motivation positive.
Si vous pratiquez des licenciements fréquents, si l’atmosphère au sein de l’équipe est marquée par l’attente de licenciements, vous obtiendrez un troupeau de bisons. Chacun s’alignera non pas sur le meilleur, mais sur le pire. Il cherchera des garanties pour ne pas être licencié. Vous n’obtiendrez jamais une équipe qui travaille sincèrement pour le résultat. Enfin, si, l’équipe travaillera pour un résultat. Ce résultat ne sera pas mesuré en termes de volumes de ventes ou de production, mais par le fait que « ce mois-ci, je n’ai pas été licencié ».