Recette de l’État

Voulez-vous une recette pour un État complètement corrompu ?
Tenez.

Pour commencer, comprenons ce que c’est. sanctions Le principe de la punition pour un crime réside dans le fait de rendre les bénéfices tirés de l’infraction inacceptablement désavantageux par rapport aux dommages causés. Bien sûr, cela suppose que le criminel soit appréhendé. Ainsi, il en ressort que plus les chances d’attraper un criminel sont faibles, plus la peine doit être sévère.

Maintenant, imaginons un fonctionnaire. Plus le territoire ou la ressource qu’il contrôle est vaste, plus il tire de bénéfices de la corruption. De plus, la punition reste pratiquement toujours la même, que ce soit pour le « contrôleur » d’une petite ressource ou pour celui d’une grande ressource. Oui, dans certains pays, les corrompus, s’ils sont pris, sont exécutés.

Encore une fois, faisons preuve d’imagination et réfléchissons à quel fonctionnaire il est plus facile de prendre la main dans le sac. Celui qui est très éloigné des fournisseurs de ressources ou celui que les fournisseurs voient tous les jours ? En d’autres termes, il y a les contribuables et il y a un ministre qui gère une partie du budget. Plus les contribuables sont éloignés du ministre, plus il est difficile de prendre le ministre en flagrant délit de corruption.

Il s’avère que pour l’épanouissement de la corruption, il faut un grand pays unifié. Il doit y avoir une centralisation du pouvoir et l’argent doit affluer vers le centre. Il faut que ce soit le ministre de l’Intérieur qui paie le policier de quartier, et non les habitants du secteur qu’il surveille. Il est préférable que le budget soit géré le plus loin possible des contribuables. Et dans ce pays, il est souhaitable d’avoir des difficultés de communication et de transport — pour que le voyage d’un bout à l’autre du pays jusqu’au centre soit un problème. La recette est concoctée.

Après avoir créé les conditions nécessaires à l’épanouissement de la corruption, tout le reste se mettra en place automatiquement et de manière routinière : le pouvoir deviendra de moins en moins accessible au peuple et de moins en moins transparent. Les lois cessent de fonctionner. Une sorte d’« élite » se forme, qui n’est en réalité qu’un cercle de complicité, un terrarium d’idéologues ayant érigé autour d’eux un rideau de fer. Il y a un détachement définitif du pouvoir vis-à-vis des contribuables, qui, d’une certaine manière, l’avaient autrefois engagé.

Et ce qui est mal, c’est qu’il n’y a pas de sortie non sanglante de ce cercle vicieux.

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