Nous sommes tous faits selon le même plan, la même image et ressemblance. Les mêmes idées, inventions et formules viennent à des esprits différents avec une synchronisation étonnante. C’est pourquoi il y a tant de lois et de formules en science qui portent des noms doubles, voire triples. Et les habitants de presque chaque pays suffisamment ambitieux sont convaincus que tout ce qui est le plus intéressant a été inventé par leurs compatriotes, tandis que les concurrents des pays voisins n’ont fait que copier. En réalité, la même radio a été inventée par plusieurs dizaines de personnes à travers le monde presque simultanément.
À cause de cette uniformité, des « vélos » touffus apparaissent chaque minute – des solutions et des concepts qui, à neuf dixièmes, répètent quelque chose qui a déjà été inventé par quelqu’un d’autre. Comme le disait Ostap Bender : « Un tel coup de la part d’un classique ! » Et il est d’autant plus agréable de rencontrer dans l’esprit d’autrui des pensées très similaires aux tiennes, mais qui ne se sont pas encore complètement formées, qui n’ont pas eu le temps de se transformer en quelque chose de tangible, de substantiel, méritant un article séparé dans une encyclopédie. Car cela te donne en même temps la confirmation que tu n’es pas seul dans tes fantasmes, et donc, peut-être, tu n’as pas inventé une absurdité aussi grande que cela semble parfois lors de journées particulièrement malheureuses, et il y a une chance d’entrer dans l’histoire en tant que découvreur de quelque chose de significatif et d’utile, comme cela semble lors de journées plus heureuses. Et bien sûr, cela te permet aussi de corriger une multitude d’erreurs et d’imprécisions que l’autre a commises dans ton idée par manque de réflexion.
C’est ainsi qu’est née cette livre. À un moment donné, les deux auteurs ont découvert une étonnante similitude dans leurs perspectives sur la question de la vie privée et le vecteur de l’évolution sociale, alors qu’il y avait presque rien de concret et de définitif sur le même sujet dans l’espace informationnel environnant. En même temps, les idées flottaient clairement dans l’air. Ici et là, indépendamment les uns des autres, différentes personnes à différents endroits se comportaient comme si elles avaient déjà lu le livre que nous n’avions pas encore commencé à écrire. Nous en avions assez de nous bombarder mutuellement sur Skype avec des liens accompagnés de la mention invariable « Un fantôme erre en Europe ». L’univers nous faisait subtilement comprendre qu’il était grand temps. Et nous avons retroussé nos manches.
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Les auteurs remercient leurs amis, leurs proches et leurs connaissances qui ont lu ce livre à différentes étapes de son écriture et ont fait des remarques utiles : Alexandre Dovnich, Dmitri Dubine, Nicolas Kravchenko, Anastasia Moskaliouk, Andreï Moujouk, Alexeï Nacharov, Ekaterina Strélnikova, Denis Syroporchtchev, Svetlana Tolmacheva, Mikhaïl Ianchtchouk, Maxim Iatchenko.