Il existe un mythe selon lequel un vendeur doit toujours savoir trouver un terrain d’entente avec tout le monde, gérer les objections, être d’accord et laisser toujours la meilleure impression lors de ses échanges. Il y a aussi des personnes qui aiment faire des grimaces aux gardes devant la Flamme éternelle, puis leur reprocher de devoir rester immobiles et de ne pas réagir aux provocations.
Il y a aussi des acteurs de films pour adultes, et cela ne signifie pas qu’ils accepteront votre proposition d’avoir des relations sexuelles simplement parce qu’ils tournent dans des films spécifiques. De même, un musicien ne va pas vous divertir en jouant du violon juste parce qu’il sait le faire et que vous avez envie de l’écouter tout de suite.
À quoi cela me fait penser ? Les vendeurs savent aussi envoyer balader. Non, je ne vais en aucun cas envoyer qui que ce soit balader maintenant. Dieu m’en préserve. Je n’envoie jamais personne balader en ligne. Envoyer balader, ce n’est pas du tout convenable. Je dis simplement que toute personne normale, y compris un vendeur, peut envoyer n’importe qui balader. Et surtout, on peut envoyer balader, disons, un faux acheteur troll qui vient dans le magasin non pas pour acheter une machine à laver, mais pour rehausser son ego. Envoyer balader pour le bien des véritables acheteurs.
Et, ce qui est intéressant, c’est que ce genre de réponse cinglante sera précisément ce que le vendeur sait faire : satisfaire les besoins du client. En effet, le troll attend d’être envoyé balader pour ensuite pointer du doigt le prétendu manque de professionnalisme du vendeur, même si la situation de communication entre le troll et le vendeur ne suppose pas du tout une vente, mais le troll souhaite simplement qu’on le convainque de quelque chose (qu’on lui joue un air de violon, oui).
«Si le troll attend qu’on l’envoie, c’est ce qu’il obtient : « Allez vous faire voir ! Merci, au suivant ! »»